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Je trouve Hébé jolie
Et charmante Cérès ;
Mais une autre harmonie,
Ô Vénus-Uranie,
Resplendit sur tes traits.

Laure est belle, ô Pétrarque,
L’œil enchanté, je suis
Angélique en sa barque ;
Mais la divine marque
Est sur toi, Béatrix !

Ô belle sérieuse,
Dans tout ce qu’elles font,
Ni la brune oublieuse,
Ni la blonde rieuse,
N’ont ton charme profond.

L’une éveille ma lyre,
L’autre sait me charmer ;
Mais pour toi je respire,
Fille au divin sourire,
Et toi, je veux t’aimer.

Marseille, 1853.