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Vieux forçat du Soleil, Terre au vol monotone,
Allons ! poursuis encore un printemps, un automne
Dans les espaces infinis.
Avec ta Lune au flanc reprends, reprends ta route !
Dans le cercle éternel de l’éternelle voûte,
Erre, ô symbole des bannis !

Sous le fouet du destin, étalon blanc d’écume,
Allons ! à coups plus prompts que ton sabot s’allume
Dans ton cirque zodiacal !
Cours chercher les saisons aux relais de l’espace ;
Il faut le mois d’amour pour cet oiseau qui passe,
Le mois des morts pour le chacal.

Sous les glaces du Nord va faire filtrer l’ambre ;
Ici récolte Avril, là retrouve Septembre :
L’un a les fleurs, l’autre a les fruits ;
Le petit du lion attend son jour pour naître,
La rose pour fleurir, l’étoile pour paraître,
Et les jours attendent les nuits.

Allons, mets cap au large ! et que, dans ta carrière,
Aucun astre perdu, comète aventurière,
Pirate écumant le ciel bleu,
Ne vienne, dans tes mâts saccageant ton cordage,
Te couler bas d’un choc en son rude abordage,
Mais que ton pilote soit Dieu !

31 Décembre 1842.