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rel pour moi de faire ce raisonnement : « Voilà deux fois que je suis parti de Liverpool et j’y reviens une troisième fois. N’est-ce pas un signe que je ne dois pas aller plus loin ? » D’un autre côté, je me disais : « Si le Seigneur m’a sauvé du naufrage, n’est-ce pas afin que je me consacre encore à lui avec plus de ferveur ? » Je dus remettre ma réponse à plus tard, ne pouvant encore débrouiller mes idées à ce sujet.

Le lendemain matin nous partons pour Liverpool, où nous arrivons en peu de temps. Monsieur Court retient une place sur le steamer America pour monsieur Cornu, et me dit qu’il attendait ma réponse jusqu’au lendemain, jour de la séparation. Le mardi, après le culte, monsieur Court me demanda ce que j’allais faire. J’avais prié Dieu de me diriger, et je répondis : « J’irai au Canada ». Il parut content, retint une autre place pour moi, et partit avec monsieur van Buren. Pendant le temps que nous étions à Liverpool, monsieur Cornu et moi nous visitâmes quelques connaissances, entre autre, la femme du capitaine Masson chez qui nous logeâmes une partie du temps.

Nous fîmes les emplettes nécessaires, et le 29 octobre 1853, juste un mois après le naufrage de l’Annie Jane nous partions sur l’America