Page:Ami - Le naufrage de l'Annie Jane, 1892.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
57

forêts, et de beaux châteaux, s’offraient partout à notre vue, tandis que d’énormes masses de rochers à l’aspect sauvage nous rappelaient mes chers montagnes de la Suisse dont on a dit souvent : « Dans ce pays battent des cœurs d’hommes libres, libres comme les rochers de nos montagnes qu’aucun homme ne peut ébranler. »

Nous arrivons enfin à Glasgow, et chacun se prépare à s’en aller chez soi. Mais nous, qu’allions-nous faire ? Où irions-nous ? Nous n’en savions rien. Un des officiers de l’Annie Jane alla aux informations pour nous. Nous attendons : personne ne vient. Enfin nous voyons revenir le brave docteur Hill, qui nous dit que nous devons aller chez un ami de nos missions françaises, monsieur Young, et que celui-ci doit télégraphier à monsieur James Court — (un des pionniers de l’évangélisation française au Canada. J. A. D.) — de Montréal, qui est à Édimbourg depuis quelques jours. Monsieur van Buren va avec le docteur, et revient nous dire que celui-ci voulait nous envoyer à un des meilleurs hôtels de Glasgow, ce qui était au-dessus de nos faibles ressources. Comme nous étions à délibérer ensemble, un jeune homme vint nous dire d’aller au Regent hôtel, et que, grâce à des amis, tout était prêt pour nous recevoir. Nous y allons avec