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Et en allant à Glasgow, prenez les cabines de première classe ; je verrai à tout. »

Il tint en effet sa parole. Le maître d’hôtel auquel nous avions été recommandés par monsieur Necker, fut très poli envers nous et prévint tous nos désirs.

Ce fut avec joie que nous épanchâmes nos cœurs devant Dieu. Nous avions pu dire avec Job : « L’Éternel l’avait donné ; l’Éternel l’a ôté. Que le nom de l’Éternel soit béni ! » Alors nous nous trouvions dans l’abondance. C’était aussi une coïncidence remarquable qui nous avait fait rencontrer un homme aussi généreux et aussi dévoué à ses compatriotes.

Pendant les trois jours que nous passâmes à Portree, nous pûmes visiter à loisir cette belle petite ville. Elle est bâtie dans une situation des plus pittoresques, au fond d’un petit golfe, et entourée de deux collines surmontées de magnifiques terrasses, et bordées de bosquets charmants. Portree est parsemée de splendides villas, et de sites aussi magnifiques que variés. Les habitants de la ville sont hospitaliers, sympathiques et polis. C’est là, dans cette petite ville obscure, que l’on retrouve encore plusieurs de ces vieux Écossais au cœur chaud, et aux manières courtoises, et dont la politesse est proverbiale. Mais je reviens à mon récit.