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CHAPITRE VII.

APRÈS LE NAUFRAGE.


Vers trois heures du matin (29 septembre), le vent diminua de violence : le ciel commençât à s’éclaircir, et nous distinguâmes quelques étoiles au firmament : les vagues s’apaisèrent, peu à peu, et nous sentîmes l’espérance renaître dans nos cœurs. Enfin le jour parut : que le crépuscule nous parut beau ce matin-là ! Comme nous étions heureux de saluer l’aurore naissante, précurseur d’une lumière que nous pensions ne devoir plus contempler ! Les objets qui nous entouraient devinrent alors visibles. Ce que nous avions pris pour des rochers en avant du navire, n’étaient qu’un des bancs de sable, couverts d’épaves, tristes indices de notre infortune. Sur le rivage nous ne voyions aucun être humain.

Bientôt le soleil se leva à l’horizon, radieux comme en un jour de fête, et ses rayons communiquèrent à nos corps la chaleur dont ils avaient tant besoin. Notre groupe se dispersa alors dans différentes directions, et j’aperçus monsieur van Buren. Transporté de joie, je