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CHAPITRE V.

LE NAUFRAGE.


Vers minuit un bruit sinistre se fait entendre ; de sourdes lamentations parviennent à mes oreilles, et au même instant, monsieur Vernier paraît devant nous en nous disant avec l’accent de la plus profonde douleur : « Levez-vous, mes amis, nous sommes dans un grand danger, nous traversons un endroit rempli d’écueils. » Ces terribles paroles eurent bientôt chassé le sommeil loin de nous en nous montrant l’horreur de notre position. Nous nous habillons à la hâte, et je ne sais quelle idée me porta à me vêtir chaudement. Je mets trois habits, et attachant mon chapeau avec soin, je monte avec monsieur Vernier sur le pont pour me rendre compte de la situation. Je n’en pus croire mes yeux tant elle était affreuse. Les vagues balayaient à chaque instant le pont du vaisseau ; la nuit était des plus sombres, et nous étions envi-