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trer un vent plus favorable qui nous mènerait directement au golfe Saint-Laurent.

Quand nous n’étions pas malades, notre temps était employé à diverses choses, et surtout, entre autres, à la méditation et au chant. Souvent le capitaine nous invitait à chanter nos cantiques français, bien qu’il n’en comprît pas un mot. Nous ne pouvions que nous louer de sa conduite à tous égards. Toute chose se faisait à bord avec promptitude et ordre, et il était sévère à l’endroit de la discipline. Le capitaine Rose aidait son compagnon et son collègue dans les manœuvres ; l’un ou l’autre était toujours sur le pont, surveillant les matelots et observant la course du vaisseau. De petits incidents venaient parfois rompre la monotonie du voyage, et faire diversion à nos occupations habituelles. Monsieur et madame Rose étaient d’excellents chrétiens ; ils prenaient souvent part à nos exercices religieux, ce qui nous faisait toujours plaisir.

Avec notre cher frère Vernier, j’aimais à monter sur le pont pour admirer les œuvres merveilleuses de l’Éternel et à méditer sur les paroles du Psalmiste : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue donne à connaître l’ouvrage de ses mains. » Nous aimions à suivre des yeux les ébats de quelques-uns de ces êtres mystérieux qui, par milliers, sillonnent