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UN DÎNER CHEZ MON PÈRE.

des boutons en étoffe. « Pour cela, monsieur Ingres, c’est absolument impossible, » répondit le duc d’Orléans, qui fit plus tard des gorges chaudes de cette ignorance en matière d’uniforme.

Je vis qu’il était remis de son émotion, et je pensai que c’était le moment de lui parler de la commission que m’avait donnée madame Mazois : elle m’avait chargé de le prier de vouloir bien signer quelques dessins et un petit tableau, auxquels il avait négligé de mettre son nom en les offrant à son mari.

« Et vous les avez là ? »

Je les avais laissés dans l’antichambre ; il me pria de les aller chercher, me disant gracieusement qu’il les signerait très–volontiers.

Je revins avec deux dessins au lavis, un de petites dimensions, au bistre, je crois, et représentant les Fiançailles de Raphaël avec la nièce du cardinal Bembo ; l’autre, avec un peu de coloration, et plus important, était l’esquisse du Romulus rentrant à Rome avec les dépouilles opimes, dont le tableau est actuellement à l’École des Beaux-Arts de Paris ; un portrait de femme à la mine de plomb ; enfin, un petit tableau, Vénus blessée par Diomède.[1]

  1. J’ai revu ce tableau chez mon excellent ami Asseline, que son goût pour les arts rend bien digne de posséder et d’apprécier une si belle œuvre.