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L’ATELIER D’INGRES.

intimes la plus charmante liberté, celle des gens d’esprit.

Le maître de la maison paraissait par moments, pour juger de l’effet d’une scène, d’un arrangement de décorations. Il parlait peu, il était à son affaire, et je me serais bien gardé de l’interrompre ; mais, quand il n’était pas préoccupé, j’avais un vrai plaisir à causer avec lui : nous nous entendions dans les questions d’art, et il avait quelque confiance en mon goût, excepté lorsqu’il s’agissait de certaine musique qui avait toutes mes préférences, mais qui n’avait pas celles du public. Le directeur reprenait là son rôle, en oubliant peut-être un peu que ce public, auquel il voulait plaire avant tout, n’est pas toujours le meilleur juge.

Aujourd’hui, malgré ce léger désaccord, dans l’isolement où je vis, surtout dans l’éloignement de tout ce qui touche à la vie heureuse, je pense bien souvent avec reconnaissance à l’aimable accueil que j’ai reçu de lui et de son entourage.

Mais je me laisse aller à des souvenirs qui me sont toujours agréables, et j’oublie de raconter l’intrigue imaginée par madame Perrin, qui avait pris très à cœur mon affaire de candidature.

Assez liée avec M. Couder, madame Perrin lui envoya une loge, et, supposant qu’il vien-