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L’ATELIER D’INGRES.

allons commencer par dessiner, nous dessinerons, et puis nous dessinerons encore. »

Je l’assurai de ma complète soumission, et j’ajoutai que, quoi que l’avenir me réservât, je serais toujours très-fier et très-reconnaissant d’avoir été admis au nombre de ses élèves.

Il me prit la main. — « Mais à propos, me dit-il, je n’ai pas encore d’atelier… j’en cherche un… Voyez, je suis à peine installé moi-même… Je ne croyais pas rester en France… Je comptais, à la suite de l’Exposition, reprendre le chemin de ma belle Italie… Mais le vent a tourné… Pour la première fois, j’ai été accueilli, fêté, récompensé, plus que je ne mérite peut-être, et j’ai écrit à madame Ingres d’arriver, d’apporter tout, car je n’étais venu, moi, qu’avec une simple valise et mes tableaux, et me voici en France, dans mon pays, qui veut bien de moi… Et j’y resterai, et j’en suis heureux… Quelques–uns de mes amis m’ont engagé à ouvrir un atelier, et je suis à la recherche d’un local. Mais jusque-la il ne faut pas que vous perdiez votre temps. Je vais vous donner quelques gravures, que vous copierez, et vous viendrez me montrer ici ce que vous aurez fait ; nous attendrons ainsi que je puisse vous installer avec ceux qui, je l’espère, m’arriveront. »