artistes même qui y séjournent, auront peut-être de la peine à comprendre une émotion si vive, et pourtant bien réelle.
Moi aussi, depuis, j’ai revu Florence, et je ne l’ai pas reconnue. Elle était devenue capitale. C’est tout dire. Elle avait perdu ce charme tout particulier que je lui avais trouvé ; ce n’était plus la bergère de Boileau,
Qui, sans mêler à l’or l’éclat des diamants,
Cueille en un champ voisin ses plus beaux ornements.
Ce n’était plus la Florence qui avait inspiré ces vers que Brizeux écrivit sur mon album :
Je t’ai promis des vers, ô ma noble Florence !
Mais, pour te bien louer, les muses de la France
Ont une voix amère, et nul ne m’a doué
De l’art du Giotto, ni du Cimabué.
De leur art tout divin si j’avais le mystère,
Tu serais un bel ange, et, comme au Baptistère,
Sur la porte de bronze, on voit un séraphin
Qui chante vers le ciel son cantique sans fin,
Ainsi tu chanterais, rayonnante de gloire,
Et tu tiendrais en main un long archet d’ivoire.
Non, c’était une capitale, avec son gaz et ses quais, ses cascines transformées sous l’inspiration de l’école moderne, l’école des vallonnements, des