sa mort prématurée et les regrets profonds que cette mort a causés parmi ses amis.
Je voulus aussi être présenté à Carle Vernet, dont le nom avait eu un si grand retentissement à l’époque de ma première jeunesse. Il était fort âgé, et je savais qu’il ne lui restait à peu près de son esprit que l’esprit du calembour.
J’en eus la preuve, car, aussitôt que mon nom lui fut prononcé :
« Mon cher ami, me dit-il, à la première représentation d’un opéra-comique de votre oncle : Maison à vendre, j’étais seul au foyer à ne lui pas faire compliment.
— Et toi, Vernet, tu ne dis rien ? me fit-il.
— C’est, lui répondis-je, que tu nous as trompés. Tu appelles ton ouvrage : Maison à vendre, et moi, je ne vois là qu’une pièce à louer. »
On comprend que j’applaudis vivement. Mais lui, continuant : — « En 1797, je passais sur le boulevard, donnant le bras à votre père… »
Distrait peut-être par le monde qui m’entourait, ou craignant de voir tous les membres de ma famille y passer, j’écoutai avec peu d’attention ce second calembour, que j’ai oublié, et qui, je le crains, a été ainsi perdu pour la postérité.
Madame Vernet eut probablement pitié de moi ; elle m’envoya Flandrin, avec un prétexte quel-