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L’EXPOSITION DE 1834.

passer, et, au moment où il était assez près de moi pour me toucher presque, quel ne fut pas mon étonnement de l’entendre m’adresser la parole, et, sans s’arrêter, sans lever les yeux vers moi, me dire : « Vous avez au Salon une charmante figure ; je vous en fais mon compliment. »

Mon émotion et ma surprise furent si grandes, que je me souviens de n’avoir pu répondre un mot ; je ne fis que m’incliner, et me reprochai ensuite de ne lui avoir pas témoigné tout ce que ce compliment pouvait avoir de flatteur pour moi.

Dès ce jour, la connaissance était faite : bientôt nos rapports se changèrent en une amitié qui dura trente-sept ans, et que la mort seule a interrompue, sans qu’aucun nuage fût venu jamais l’assombrir.