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L’ATELIER D’INGRES.

retouche, qui ne fut pas heureuse selon moi, au manteau de Molière.

Ses protestations avaient été inutiles. Il fallait que le nouveau musée s’ouvrît, et il s’ouvrit à jour fixe. M. Ingres obtint du moins qu’on construirait après l’Exposition un échafaudage, sur lequel il pourrait terminer son tableau. Cet échafaudage lui servit peu, soit qu’il eût trouvé trop gênante la pose qu’il devait y avoir, soit qu’il se fût aperçu que son ouvrage faisait assez bien d’en bas ; toujours est-il qu’il renonça très-vite à ce genre de travail, et ne fit que changer en une étoffe brune unie la draperie à fleurs qui couvrait l’épaule de Molière, et qui avait bien davantage l’aspect de l’époque.

Placé dans la salle la plus sombre du musée, la dernière que traversa Charles X, le Plafond d’Homère fut à peine remarqué.

Le roi, qui craignait peut-être plus la peinture que la musique, était-il fatigué de cette longue promenade et de l’obligation de lever la tête à chaque plafond ? Son entourage crut-il inopportun de lui indiquer cette dernière toile ? Quoi qu’il en soit, M. Ingres nous disait quelques jours après l’ouverture :

« Oui, Messieurs, le roi s’est arrêté dans toutes les salles du musée Charles X, excepté dans la mienne. »