car il est évident qu’avec les élèves formés par lui, et entraînés par le prestige de son talent, il pouvait donner à l’art élevé une impulsion que rien n’aurait pu arrêter.
S’il nous avait ouvert les portes de son atelier, s’il n’avait eu pour nous aucun secret, si nous l’avions vu au travail, et surtout s’il s’était servi de nous comme instruments, son œuvre aurait pû être immense, et son influence bien autrement complète.
Mais il n’y avait pas solidarité entre le maître et les élèves ; nous n’étions ni soutenus ni défendus par lui comme il aurait dû le faire, comme il l’aurait fait, si nous avions été les parties d’un ensemble qu’il aurait dirigé. Au lieu de cela, n’ayant pas de point de ralliement, chacun tira de son côté, fit à sa guise, et nos fautes lui retombèrent sur le nez, selon son expression.
Les rapports entre le maître et l’élève m’ont toujours paru, du reste, des plus difficiles et des plus délicats.
Si le maître est un artiste ordinaire, sachant son métier, l’enseignant sans arrière-pensée, cela va tout seul : l’élève a toute sa liberté d’action ; le maître n’ayant pas lui-même d’idées bien arrêtées, l’élève peut s’en former une et suivre l’impulsion de sa nature.