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XI

LE PORTRAIT DE LA DAME VERTE.


Mes portraits avaient eu l’honneur d’être reçus. J’étais exposé pour la première fois, — assez mal, mais c’était le dernier de mes soucis, et je puis me vanter que je n’ai jamais proféré une seule plainte à cet égard : j’ai toujours eu le simple bon sens, assez rare, de comprendre que, si le vœu de tous les artistes était exaucé, il faudrait, pour les placer tous sur la cimaise et à leur jour, une galerie d’un nombre illimité de kilomètres ; et encore, est-on sûr qu’ils ne se plaindraient pas du voisinage ?

Non, j’étais très-heureux de me voir admis n’importe où, et je n’avais d’autre crainte que de passer inaperçu. Cette crainte ne fut pas de longue durée. Le portrait de la Dame verte, comme on l’appelait, fut tout de suite le point de mire d’une foule de plaisanteries. « Quel est cet envoi de la Chine ? » disait un interlocuteur, dans un dialogue sur le Salon, publié par un