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L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS.

œuvres, à quelque système qu’elles appartinssent ; et le gouvernement, désintéressé dans la question, choisirait comme un particulier, pour décorer ses monuments, les hommes que leur notoriété indiquerait ; mais il le ferait librement du moins, ne leur devant rien.

« Je n’ai pas la prétention de penser qu’avec ce système, le gouvernement deviendrait un juge infaillible, qu’il n’y aurait pas beaucoup de XX. préférés à Ingres et à Delacroix ; mais, comme le nombre d’artistes serait moins grand, le budget plus considérable, Ingres et Delacroix ne pourraient pas être, à tout jamais, laissés de côté.

« Je ne me fais aucune illusion sur la réalisation possible d’une pareille réforme. Je n’ai d’ailleurs absolument rien de ce qu’il faut pour faire pénétrer ma conviction dans l’esprit des autres, et le gouvernement resterait sourd, sans aucun doute, à une réclamation de ce genre.

« Mais, puisque l’École des Beaux-Arts lui tient tant au cœur, que ne la met-il du moins sur le même pied que toutes les écoles d’éducation secondaire ?

« Si les arts plastiques sont un luxe comme le grec et le latin, ce qu’on ne peut guère contester, pourquoi ceux qui veulent se donner ce luxe ne le payent-ils pas ?