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certain, c’est qu’après cette conversion, la duchesse de Matignon s’intéressa à La Rose, et sollicita activement pour lui la fierte, qui lui fut accordée. Quelque tems après, écrivant au chapitre pour le remercier, elle lui disait : « Le motif de sa conversion à la foy catholique m’a fait agir auprès de vous, et vous a aussi déterminés de le vouloir bien préférer à tout autre[1]. » M. De Colbert, coadjuteur de l’archevêque de Rouen, s’était aussi intéressé à ce prisonnier.

1686. Débats animés entre le chapitre d’une part, la cour des Aides et le bailliage de Rouen, de l’autre.

Nous voici, maintenant, arrivés à une époque où le privilége de saint Romain eut à lutter à la fois contre deux juridictions de la ville, et, par suite, contre les preventions peu amicales du gouvernement, qui, enfin, avait ouvert les yeux. Comme on l’a vu par tout ce qui précède, en quelque prison de Rouen qu’eût été écroué le meurtrier élu par les chanoines de Rouen pour lever la fierte, c’était toujours le parlement qui délibérait sur l’élection, qui interrogeait le prisonnier, et le délivrait ou le refusait au chapitre. Les autres juridictions de la ville voyaient avec jalousie le parlement s’arroger à lui seul cette haute prérogative, et avaient quelquefois montré des dispositions peu favorables à un privilége dans lequel elles jouaient un rôle si passif. De ces diverses juridictions, la cour des Aides, compagnie souveraine, dont l’érection était

  1. Lettre du 1er juin 1683.