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avoit esté retrait ou mis hors, le quel geollier leur respondoit, sur ce, ce qu’il en estoit, et, ce fait, se retrahoit hors en lieu du quel il ne pouvoit veoir ne oïr les diz chanoines ne aucuns d’iceulx prisonniers, et ainsi, à chacun jour et année, en a veu user, mesmes ou temps du pénultième eschiquier qui fu à Pasques 1423, combien que aucun descort eust esté, sur ce, meu, qui ala jusquez à la cognoissance du président d’icellui eschiquier, au quel en fust parlé. Mais il ne scèt quelle ordonnance ou responce fut faicte. Car adonc, il qui parle, pour lors parloit à l’un des gens d’icellui président. Et lui semble que ce fu le lundi ou le mardi précédent la dicte Ascension ; maiz toutesfoiz ès jours ensuivans, ilz eurent les cléfz comme ilz avoient acoustumé ; et le scet, par ce qu’il fu tous les dix jours avecques les deux chanoines ad ce depputés, qui estoient, comme il lui samble, maistres Jehan De Vado et Nicole De Venderèz. Et dit oultre qu’itz furent ou chastel de Rouen ; et leur fut ouvert la grosse tour par le portier, du nom du quel il n’est record ; et en emporta ses cléfz, et veirent les prisonniers estans illec, et lors y estoit Pierres Dubuc bourgoiz de Rouen, et autres, et plus n’en scèt.

Messire Richart Le Vavasseur, prestre, chapellain et chanoine des 15 livres en l’église de Rouen et gardien du tronc de la dicte église, aagié de 45 ans ou environ, produict et juré comme dessus, en l’an et jour dessus dictz, dit et dépose que, 25 ans a, ou environ, qu’il est portant habit en la dicte églize, et est bien record que, par troiz ou quatre foiz, puis qu’il fut prestre, il a esté avecques deux des chanoines de la dicte église, les lundi, mardi, et mercredi précédens le jour de Rouvoisons, et le jour mesmes, pour, par yceulx chanoines, examiner ès prisons du roy les prisonniers estans illec ; et scet de certain qu’il a veu, lorsque les prisons estoient devant le chastel, deux des diz chanoines venoient ès dictes prisons, et leur estoit faicte ouverture par le geollier nommé Mahiet Godefroy aux jours dessus diz ; et estoient au lieu nommé le Parquet, ou quel lieu avoit ung buffet ou table, sur le quel le geollier mectoit le registre des prisonniers, avecques les cléfz d’icelles prisons, tant des entrées de devant, de derrière, que des singulières prisons, disant : les prisons sont ouvertes, se non qu’ilz sont fermées au touroul, et que bien visitassent partout. Et, en tant qu’il y a esté, il prenoit les dictes cléfz et les mectoit sur son bras ; et il et ung autre des chapellains d’icelle esglize alloient, de prison en prison, faire venir les prisonniers devers les dis chanoines. Requis se le dit geollier se partoit des dictes prisons, dit et afferme que quant il avoit baillié les dictes cléfz, il s’en alloit de l’autre part de la rue, où il demeuroit ; et, derrainement, ou tems de messire Gautier de Reauchamp, bailli pour lors, il fu ès prisons qui, à présent, sont, et furent bailliées les cléfz aus diz chanoines, ainsi comme autre foiz avoit esté fait en sa présence, et le quel examen il a veu tousiours faire par telle manière que l’un des prisonniers ne autre personne séculière ne puet veoir cil qui venoit a l’examen, et plus n’en sçauroit déposer.