de la fierte[1]. En 1533, un négociant de Rouen avait donné, pour clore cette chapelle, une très-belle grille neuve, en cuivre[2]. Le jour de l’Ascension, c’était dans cette chapelle que le prisonnier, après avoir déposé la fierte sur le maître autel du chœur, entendait une messe basse, dite par le chapelain de Saint-Romain ; c’était là qu’au moment de l’offertoire il faisait hommage de ses fers au saint évêque son libérateur.
Dans les premiers siècles de l’existence de la confrérie, ses membres, ou du moins plusieurs d’entre eux, accompagnaient quelquefois les députés du chapitre, lorsqu’ils allaient (quinze jours avant l’Ascension) insinuer le privilége au parlement et aux autres juridictions de la ville. Le 27 avril 1485, lorsque dix chanoines de Notre-Dame allèrent insinuer le privilége de saint Romain à l’échiquier, où Charles VIII tenait une séance royale, ils « estoient accompaignéz de plusieurs frères servans à la confrarie de monseigneur sainct Romain, fondee en l’esglise Nostre-Dame pour les mérites et dessertes[3] du dict monsieur sainct Romain[4]. » Le jour de l’Ascension, lorsque le chapitre avait élu un prisonnier, le prévôt et quatre membres de la confrérie allaient, avec le chapelain, porter au parlement le cartel d’élection. Le prisonnier délivré par les magistrats était remis entre leurs mains, ou du moins ils l’accompagnaient et le conduisaient à la Vieille-Tour, où il levait la fierte. Le soir, il soupait et couchait chez le maître de la confrérie, qui, le lendemain, lui donnait à déjeûner et un chapeau neuf[5].