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au chapitre de cette ville. Les guerres avaient favorisé cette usurpation dans le commencement, et ses violences la soutinrent dans la suite. La paix, et la réunion même de cette ville à la couronne, furent inutiles aux chanoines. A peine avaient-ils pu trouver, dans l’espace de vingt ans, un receveur pour leur terre, et ce receveur, maltraité par D’Attigny, effrayé par ses insultes et ses menaces continuelles, n’ayant pu jouir de la moitié du revenu de sa ferme, l’avait quittée le plus tôt qu’il avait pu, en demandant de grandes diminutions au chapitre. Depuis, et pendant une longue suite d’années, les chanoines avaient été trop heureux d’en laisser D’Attigny le fermier, sous le nom de qui il lui plaisait, et entr’autres, d’un sieur Pillain, et d’en recevoir de fermage ce qu’il avait agréable d’en donner. Enfin, les chanoines, voulant rentrer dans leur bien, firent publier que la recette de leur terre de Quesques était à donner. Ceux qui connaissaient D’Attigny évitèrent de se commettre avec lui. Antoine Darsy, moins bien instruit, prit ce bail, qui lui parut avantageux. Mais à peine était-il engagé, qu’il se vit en butte aux menaces et aux insultes des D’Attigny père et fils. Les valets qu’il envoya à Quesques, furent battus violemment par eux ; un de ces malheureux faillit en mourir. Darsy étant venu lui-même à Quesques, le sieur D’Attigny fils le saisit au collet dans son bureau, et lui