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Agasse et Le Noble s’enfuirent dans la Cour des Pigeons, et se flattaient déjà d’être en sûreté, lorsqu’ils furent découverts dans leur asile. Outragés, insultés, souffletés par sept ou huit hommes armés, qui voulaient les percer de leurs épées, il fallait bien qu’ils défendissent leur vie. Le Noble leur montra son pistolet chargé, en leur déclarant et prenant les voisins à témoins que s’ils ne se retiraient pas, il ferait feu sur eux. Ses menaces n’ayant produit aucun effet, et ses adversaires continuant de l’assaillir pour le maltraiter lui et son ami, il tira, et tua un nommé Cailloué, l’un d’entre eux, fils du vicomte d’Arques. Ce fait se passait en 1666. Les deux jeunes gens s’enfuirent de Rouen, et se trouvèrent à Orléans, à la fin d’octobre, pour l’entrée du cardinal de Coislin, évêque d’Orléans. Ils figurèrent parmi les huit cent soixante-cinq prétendans au bénéfice de cette entrée épiscopale, et obtinrent du prélat des lettres de grâce ; car il était encore permis alors aux évêques d’Orléans d’en délivrer le jour où ils prenaient possession de leur siége. Mais l’entérinement de ces lettres fut renvoyé aux juges de Rouen, et, « en Normandie, l’on n’enthérinoit point de telles grâces. » Enfin, en 1667, ils vinrent, à l’époque de l’Ascension, solliciter la fierte, qui leur fut accordée.

1669 et 1670. Louis XVI écrit, deux années de suite, au chapitre, pour défendre d’élire le sieur Baudry de Bois-Caumont, et au Parlement pour lui défendre de délivrer le meurtrier, dans le cas où le chapitre l’élirait.

Dans les années 1669 et 1670, le sieur Baudry de Bois-Caumont qui avait tué, à Rouen, un sieur De la Bunaudière, remua tout pour se faire accorder