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domestiques, se rendant à Rouen pour un procès, rencontra, près des avenues de Saint-Maclou, à peu de distance de Pont-Audemer, le sieur De Séqueville accompagné des mêmes domestiques qui l’avaient récemment insulté. Cette vue réveillant son ressentiment, il dit au sieur De Séqueville : « Allons, le pistolet à la main, voyons si tu es aussi brave icy comme tu es sur ton fumier. » A l’instant, ces deux gentilshommes se chargèrent à coups de pistolet. Le sieur De Séqueville fut atteint d’un coup qui lui donna la mort. Le sieur De Cairon s’enfuit, alla se cacher dans le château de M. De Combray, près Lisieux, puis passa à l’étranger. Les Séqueville mirent à profit son absence ; craignant, non sans raison, que le sieur De Cairon ne recourut au privilége de saint Romain, ils surprirent un arrêt du conseil, portant « défense au chapitre de nommer ce gentilhomme pour lever la fierte, et au parlement de le lui délivrer. » Quelque tems avant l’Ascension (1665), lorsque M. De Cairon-Merville revint en France pour solliciter la fierte, déjà le chapitre avait dénoncé au roi cet étrange arrêt. Le chapitre Le roi, présent en son conseil, rendit, le 13 mai, veille de l’Ascension, un nouvel arrêt par lequel il reconnut que le premier « n’avoit aucun fondement, qu’il estoit contraire au privilége, et à ce qui avoit accoustumé d’estre fait à cet égard. » Sa majesté déclarait donc « qu’elle n’avoit entendu