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témoins déposaient que Chantemesle et ses cousins leur avaient offert de l’argent pour les engager à tuer leur oncle, sur le chemin de Ferrières à Gournay. Enfin, Bongenouil, en expirant, avait persisté dans la révélation par lui faite précédemment du complot ourdi entre lui et ses cousins, pour l’assassinat de leur oncle. Ces gentilshommes étant parvenus à s’enfuir, la procédure criminelle commencée contre eux s’instruisait avec lenteur, lorsqu’en 1663, ils vinrent se constituer prisonniers à Rouen pour jouir du privilége de la fierte. L’instruction, on le voit, était loin de leur être favorable. Il y avait contre eux, outre la preuve d’un assassinat consommé, au moins les plus fortes apparences d’un odieux complot d’assassinat, ourdi antérieurement avec un complice qu’ils avaient tué, parce que, repentant, il avait tout révélé. L’édit de Henri IV excluait les assassins de guet-à-pens. Le parlement de Rouen estima que cet édit était applicable au procès, et déclara indignes de la fierte Jean De Bouton Chantemesle et ses complices. Peu de tems après, ces gentilshommes, que l’on avait arrêtés après la fête, parvinrent à s’échapper des prisons. Le concierge du parlement, accusé d’avoir favorisé leur évasion, fut destitué. On procéda contre les sieurs De Chantemesle ; et un arrêt, rendu par contumace, les condamna à mort, pour réparation du complot et du meurtre de guet-à-pens