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que prononcerait contre lui le chapitre ou le parlement. Il consentait que, pour le paiement de cette amende, ses biens, meubles et héritages pussent être pris ou vendus par exécution. L’acte contenait élection de domicile à Rouen, aux fins de l’accomplissement de cet engagement. Le 28 mai 1594, Nicolas De Coquerel, qui avait levé la fierte la veille, signa aussi l’engagement d’assister à la procession, avec une torche, tout le temps de sa vie, par chacun an ; faute de quoi, ses biens, meubles et immeubles, pourraient être vendus pour le paiement de l’amende qu’il aurait encourue pour ce manquement. Quelques uns accomplissaient religieusement leur promesse ; ils venaient ou envoyaient à leur place ; mais, en général, on se piquait peu d’exactitude, et De Bras de Bourgueville, qui écrivait à la fin du xvie siècle, se plaint de ce que, de son tems, « le privilége estoit enfreint à cest égard par ceux qui avoient levé la fierte. Le debvoir d’assister, pendant sept ans, à la procession, estant (dit-il) à ceste heure trop contempné. Tel mespris (ajoute-t-il) pourroit estre reproché aux impétrans, comme indignes et contempteurs d’un tel pardon. »

Cette coutume, de plus en plus négligée, finit par tomber en désuétude. La vivacité du sentiment religieux, qui avait dû lui donner, dans les premiers tems, quelque chose d’auguste et de touchant,