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mêler parmi les chanoines de Saint-Lô, et peut-être de se battre avec eux, que le chapitre les menaçât d’excommunication.

Arrivée au parvis de la cathédrale, la procession faisait une station de quelques instans. Anciennement, et encore dans le xvie siècle, deux chanoines-prêtres, revêtus d’aubes, montaient à la tour de Saint-Romain, et, du haut de la galerie, chantaient, le visage tourné vers le peuple, le répons : « Viri galilœi, quid quærilis, etc.[1]. Puis, l’archevêque, le célébrant, le grand-chantre, le diacre et le sous-diacre, prosternés à genoux, chantaient les versets du Te Deum : Tu rex gloriæ Christe. Tu patris sempiternus es filius. Tu ad liberandum suscepturus hominem. Tu, devicto mortis aculeo, aperuisti credentibus regna cœlorum. » Dans les derniers tems, on n’observait plus que la dernière partie de ce cérémonial[2]. Je trouve aussi, dans d’anciens rituels, que, pendant que la procession rentrait dans Notre-Dame, deux prêtres en aubes tenaient la fierte de saint Romain élevée en travers devant le grand portail, dit Portail de Saint-Romain. Tout le peuple qui avait suivi la procession passait sous la châsse en se baissant, et entrait dans l’église, pendant que l’on chantait le répons ;

  1. Anciens rituels manuscrits de la cathédrale de Rouen.
  2. Processionale ecclesiæ Rothomagi, édition de 1729.