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daient les degrés. Le prisonnier les suivait, portant sur ses épaules et tenant de ses deux mains les bouts de devant du brancard sur lequel était la châsse. Les deux bouts de derrière étaient portés autrefois par un confrère de Saint-Romain[1] ; depuis, ils le furent par le chapelain de la confrérie ; on avait bien soin que ce ne fût pas un boîteux[2]. Il arriva quelquefois que le prisonnier se trouvait hors d’état de porter la fierte à la procession. En 1602, le jour de l’Ascension, le parlement ayant délivré aux chanoines les nommés Antoine De L’Espine et Robert Briselance, jeunes gens de la ville, prisonniers pour s’être battus en duel aux portes de Rouen, De L’Espine, qui, à raison des blessures graves qu’il avait reçues dans ce duel, avait été, ce jour même, transporté du bailliage au parlement dans un panier d’osier, fut jugé hors d’état de lever la fierte. Le chapitre, dans son cartel d’élection, après avoir indiqué ces deux prisonniers au parlement, avait ajouté ces mots : « remettant à la prudence de messieurs de la court d’ordonner de celuy qui, sans danger de sa vie, pourra porter la châsse de monsieur saint Romain, à la procession. » Le parlement ordonna que la fierte serait portée, de la

  1. Reg. cap. de 1448, 1449 et autres, passim.
  2. Reg. cap., 8 septembre 1542.