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joignait les cris de vive le Roi ! qui, peut-être même, couvraient l’ancien cri. C’est ce moment qu’a choisi l’auteur d’une ancienne estampe représentant la cérémonie de la levée de la fierte ; et ce moment était important, puisque la libération, l’absolution entière du prisonnier était comme attachée à la levée de la châsse du saint. Dans cette estampe, on voit, au haut du perron, le prisonnier à genoux levant la fierte, au conspect de la multitude qui se presse dans la place de la Vieille-Tour. Mais cette composition était d’une extrême faiblesse, sous tous les rapports, et les lourds costumes du tems de Louis XV qui y figurent, les robes à paniers surtout, sont du plus triste effet. Mademoiselle Espérance Langlois, en traitant le même sujet, a placé la scène au xvie siècle ; cette époque lui offrait des costumes pittoresques et gracieux qu’elle a su reproduire avec l’admirable talent que chacun lui connaît. C’était alors qu’un confrère de Saint-Romain mettait sur la tête du prisonnier une couronne de fleurs blanches, symbole de l’innocence, de la pureté qu’il venait de recouvrer ; « couronne dont il ne se fait pas un plaisir » dit un manuscrit du xviie siècle. L’archevêque et ceux qui l’avaient accompagné au haut du perron descen-

    portavit à dicto loco usque ad ecclesiam Rothomagensem ». (Registre cap. du jour de l’Ascension 1448, et autres registres du même tems.)
    Voyez aussi Ducange, Glossar., au mot Noël.