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de 1543, nous lisons que « la fierte fut levée, ceste année, à la Vieu-Tour, par noble homme Jehan De Mussy, sieur de Goberville, en une chapelle nouvellement érigée sur la voulte de la porte de la dicte Vieu-Tour[1]. »

Le prisonnier et ceux qui l’accompagnaient montaient à la plate-forme, par le côté droit du perron, et le prisonnier se tenait debout au milieu de la plate-forme où le peuple le voyait de tous les côtés de la place. Comme nous l’avons dit, la procession, arrivée à la Vieille-Tour, s’arrêtait ; le chant cessait. L’archevêque, l’officiant, le diacre, le sous-diacre et quelques dignitaires du chapitre montaient au haut du perron. Derrière eux, deux chapelains portaient la châsse de saint Romain, qu’ils posaient dans la chapelle sur une table ou console couverte d’une nappe richement brodée. Le prisonnier était à genoux, nu-tête, délivré de ses fers, que l’on voyait entortillés autour d’un de ses bras. Au moment où l’on déposait la châsse sur l’autel ou table destiné à la recevoir, il la couvrait de baisers[2]. Le prélat

  1. Manuscrit appartenant à M. Ed. Frère, libraire, qui a bien voulu nous le communiquer.
  2. « Hujus (capsae) aspectu lacrymis obortus,
    » Debitos solvens homicida ritus.
    » Pignori centum totidem que rursùs
        » Oscula libat. »

    (Poème sur la fierte, imprimé en 1741.)