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les obstacles qui seraient nés pour eux d’un engagement si solennel et si sacré ; et on décida que « le cas s’offrant, il y seroit pourveu : mais qu’actuellement il seroit passé outre à la délibération sur le fond » ; il n’en fut plus question, et les membres du parlement sollicitèrent comme avant.

Le premier président recueillait les voix, sans sortir de sa place ; chaque membre opinait tout haut, sans sortir de la sienne ; d’abord le rapporteur, puis les plus nouveaux conseillers, et ensuite les anciens, en finissant par les présidens. Le public, admis à cette audience, entendait tout ce que disaient les magistrats, et voyait à quelle majorité le prisonnier avait été délivré ou refusé au chapitre. Ainsi, en 1750, le 7 mai, jour de l’Ascension, lorsque le parlement déclara indigne du privilége de saint Romain le sieur Septier d’Héricourt, échevin et procureur du roi au grenier à sel de Montreuil en Picardie, élu par le chapitre, on sut que cet arrêt avait été prononcé à la majorité de 19 voix contre 12. Si la pluralité des suffrages allait à refuser le privilége au prisonnier élu parle chapitre, on faisait venir le chapelain de Saint-Romain, et le premier président lui prononçait un arrêt ainsi conçu : « La cour, ouï le procureur-général du Roi, a déclaré et déclare N... indigne du privilége de saint Romain. » On a vu, dans la partie historique de cet ouvrage, plusieurs exemples de ces sortes d’arrêts.