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Sa confession devant les députés du chapitre, ses réponses devant le parlement, dictées, on le conçoit, par un vif désir de sauver sa vie et d’obtenir sa grâce, ne pouvaient inspirer qu’une médiocre confiance. Aussi vit-on les adversaires du privilége, le célèbre Sacy entre autres[1], tirer de cette impossibilité un argument très-fort pour soutenir que le privilége ne pouvait être accordé qu’à des hommes nés dans la province ou auteurs de crimes commis en Normandie, le parlement de Rouen ne pouvant que dans ces deux cas seuls les regarder comme ses justiciables. En 1615, le jour de l’Ascension, M. Du Vicquet, premier avocat-général, fatigué de voir ainsi souvent élire des prisonniers dont les procès ne pouvaient être représentés, demanda que « le parlement pourvût à ce que, dorénavant, ceux qui prétendroient jouir du privilége de saint Romain, fissent apporter leurs procès au greffe criminel, afin que la cour en tirast la connoissance de leurs crimes, en circonstances et deppendances. » Pour cette année, il n’empêchait pas, dit-il, que le prisonnier élu par le chapitre (le sieur De Villurbane, écuyer) fut délivré « pour les cas par lui confessés, et ainsi qu’il les avoit confessés ; » mais il demandait qu’aux frais de ce prisonnier

  1. Sacy, Factum pour la veuve D’Arsy, 1er. tome in-4o. de ses Plaidoyers et Factums.