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de l’Ospital, gentilhomme de la Touraine, qui avait tué François Bureau, procureur fiscal à Restigny. Les parties civiles du marquis ne se rebutèrent point et continuèrent leurs procédures contre lui. Il écrivait au chapitre, le 22 juillet 1657 : « Si vous ne me faites cet honneur et bien de me secourir en diligence, je suis perdu entièrement, car ils me doibvent trompeter dans un jour ou deux et ensuite juger ; ils ont pris les meubles, les tiltres, la damoyselle, le sommelier, un des chevaux de carosse, les bestiaux et les fruits de ma femme, et saisy tout son revenu, nonobstant qu’elle ne soit point coupable, prétendant que MM. du parlement de Rouen n’ont pu ni dû m’admettre à lever la fierte, sur la confession que j’ai faite… Mon arrêt d’admission au privilége est tout prêt d’être cassé. » La duchesse de Longueville, fort engagée, depuis quelques années, dans les voies de la piété, s’était intéressée à ce prétendant, et avait appuyé ses démarches pour obtenir la fierte. De l’aveu de cette princesse, et à sa prière, on avait, quelque tems avant l’Ascension, obsédé le marquis d’instances réitérées pour le déterminer à donner une forte somme pour les pauvres ; on lui faisait entendre que la fierte était à cette condition. Il offrit une somme dont on parut se contenter d abord ; mais quelques jours après, on haulsa furieusement la dose, et on lui demanda quatre-vingts pistoles. Le