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le coffre de la cour, et que chacun des présidens aurait une clé de ce coffre.

A dater de cette époque, je ne trouve dans les registres rien de relatif au banquet du jour de l’Ascension. On peut s’étonner des énormes dépenses qu’entraînait ce repas ; mais, d’abord, il faut remarquer que le parlement se composait de cent à cent vingt membres appartenant presque tous aux familles les plus riches et les plus distinguées de la province ; quelques uns de ces magistrats s’étant piqués de faire grandement les choses, ceux qui vinrent après eux, ne voulant pas demeurer en reste, renchérirent encore sur eux, et bientôt il n’y eut plus de bornes. Ajoutons que, presque tous les ans, les gouverneurs de la province, des conseillers d’état, des prélats, des princes, honoraient ce repas de leur présence. Le parlement se croyait obligé de déployer un luxe et une magnificence dignes de lui, dignes de pareils convives.

Toutefois, dans ces honneurs décernés à des princes, à des prélats, le parlement tenait toujours à ses prérogatives et ne perdait pas un pouce de terrain. Ainsi, lorsque c’était un évêque qui avait célébré la messe, le prélat déposait sur l’autel ses ornemens de célébrant, et rentrait avec le parlement dans les salles du palais, ayant à sa droite le premier président et à sa gauche le plus ancien des présidens à mortier ; et lorsqu’on se rendait à la