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en excepter aucun, c’est-à-dire pour le village du Tronquay tout entier, dont il était bien peu d’habitans qui n’eussent pris part au soulèvement de la paroisse et au meurtre du capitaine La Fontaine du Houx et de ses soldats. Les seize élus levèrent la fierte, le jeudi 5 mai, jour de l’Ascension, aux acclamations d’une foule encore plus nombreuse que de coutume, qui manifesta hautement sa sympathie pour eux, et sa pitié pour leurs malheurs si peu mérités. Mais le sieur De Fours attaqua au conseil l’arrêt du parlement de Rouen, comme ayant accordé la fierte à des gens indignes de cette grâce. Il soutint qu’en tout cas le privilége de saint Romain ne pouvait servir à ceux des habitans qui ne s’étaient pas présentés et n’avaient point paru à la cérémonie. Les habitans du Tronquay répondirent[1] qu’il n’y avait rien de détaché dans cette action ; qu’elle était commune et continue à l’égard du général et des particuliers, venant d’une même cause, ayant été faite à même tems et à même heure ; qu’ainsi la grâce donnée et reçue par les plus coupables devait découler et se répandre sur tous les complices. Après dix-huit mois d’intance, le conseil, par un arrêt du 12 décembre 1645, déclara que le crime dont les habitans du Tronquay étaient accusés, était fiertable et dans le cas de la fierte ;

  1. Mémoire imprimé, in-f°.