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depuis, dans son intégrité, par un édit du mois de février suivant.

En 1547, conformément aux ordres du roi, le nommé Fléches, qui avait commis un grand crime dont j’ignore la nature, fut, deux jours avant l’insinuation du privilége, transporté des prisons de Rouen dans celles d’une autre ville, et cela pour le temps du privilége. La même année, aussi avant l’insinuation, une batterie ayant eu lieu entre des habitans du village de Quevilly et les gens de plusieurs galères qui stationnaient dans le port de Rouen, le parlement évoqua l’affaire, et comme les matelots avaient fait prisonniers deux paroissiens de Quevilly, qu’ils retenaient dans leurs galères, le parlement envoya ces deux captifs aux prisons du Pont-de-l’Arche, « celles de Saint-Gervais estant chargées d’autres prisonniers. »

Mais le parlement usa de cette faculté si souvent et avec tant d’affectation, qu’enfin le chapitre ne put plus s’en taire. En 1538, les chanoines se plaignirent au roi de ce que « pour fraulder le privilége et iceluy énerver, et tenter, peu à peu et par succession de temps, le mectre au néant ou à mespris et contemnement, au temps où les députés du chapitre alloient insinuer le privilége dans les juridictions, les magistrats faisoient transporter hors de la ville les prisonniers qu’il leur plaisoit, en autres prisons et juridictions prochaines, et hors de la