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Dieppe, par quelques gentilshommes normands, de la religion réformée, qui avaient à leur tête le sieur De Cateville. Ces entreprises échouèrent. De Cateville, et l’infortuné De Lindebeuf, à qui l’on ne pouvait faire d’autre reproche que de n’avoir pas trahi son ami, eurent la tête tranchée à Rouen, le 5 mars. Les complices de Cateville étaient nombreux ; on en avait arrêté quelques uns, qui étaient détenus dans les prisons de Rouen, lorsque les députés du chapitre vinrent au parlement insinuer le privilége. Le procureur-général les somma de déclarer s’ils entendaient empêcher qu’après l’insinuation, comme avant, le parlement jugeât et fît exécuter ces criminels de lèze-majesté, leur protestant que, si telle était leur prétention, « il demanderoit que le chapitre fût entièrement débouté de l’effect du privilége de sainct Romain. » Les chanoines répondirent « qu’ilz s’asseuroient bien que le chappitre ne vouldroit jamays eslyre aulcun des prisonniers coulpables de conspiracion, machinacion et trahison pour surprendre les villes et places du roy, ne des rebelles crimineulz de lèze-majesté divine et humaine. » Le parlement ordonna donc que, malgré l’insinuation, il serait procédé contre les rebelles, « tant par capture de leurs personnes, qu’interrogatoires, récolements, infliction de torture, aux jugements des procès et exécutions des dictz jugements. »