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dit-il, en telles matières criminelles, commencéez à exécuter au devant de l’insignuation, j’ay tousiours parfaict les exécutions durant le temps du dict privilége. » Apparemment cet honnête bourreau n’aimait point à rester sans rien faire. On ne voit pas ce qui fut alors ordonné. Mais la même question s’étant présentée en 1555, relativement à deux individus condamnés à être fouettés trois fois et qui l’avaient été une fois seulement lorsqu’eut lieu l’insinuation, MM. de la Tournelle vinrent en consulatur à la grand’chambre, pour savoir si l’on pouvait faire fouetter encore ces deux condamnés avant l’Ascension ; et la grand’chambre décida que « le reste de l’exécution debvoit estre différé, jusques après le privilége passé. »

En 1574, les députés du chapitre, après avoir insinué le privilége au parlement, s’étant rendus au bailliage, furent étrangement surpris lorsqu’ils virent M. le lieutenant De Médine, qui les avait bien aperçus, prononcer, en leur présence, et avant qu’ils eussent parlé, une sentence qui condamnait au fouet un nommé Langlois. Mais leur étonnement fut bien plus grand encore lorsque, après avoir demandé et obtenu acte de l’insinuation du privilége et être sortis du prétoire, ils apprirent que l’on venait d’exécuter la sentence qu’ils avaient entendu prononcer. Ils dénoncèrent au parlement M. De Médine, comme ayant attenté au privilége