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quelque chose pour celui du chapitre ; et, lors du sacre du roi Louis XVI son frère, il obtint des lettres de grâce en faveur du sieur Bouyou de la Prade. Ce gentilhomme ne fut point ingrat ; et, le 18 septembre 1778, il écrivait aux chanoines de Rouen, ses bienfaiteurs ; « Si je jouys dans ce pays-ci des avantages et de l’honneur que mes voisins me rendent, c’est à vous, Messieurs, à qui j’en ai l’unique obligation… Par la grâce que vous avez eu la bonté de solliciter et d’obtenir du roi, me voilà dans le sein d’une famille qui avait en vain épuisé tous les moyens pour parvenir à me sauver. » On pourrait citer beaucoup de faits analogues. La fierte étant souvent demandée pour des individus qui n’auraient pu obtenir des lettres de rémission, le chapitre la leur accordait, à condition que leurs protecteurs solliciteraient des lettres de rémission pour des prétendans moins coupables, qui préféraient ce moyen de salut à la corvée de l’Ascension. Ainsi, souvent deux meurtriers se trouvaient redevables de leur vie et de leur liberté au chapitre de Rouen et au privilége de saint Romain. Le discours prononcé par M. De Belbeuf, le jour de l’Ascension, avait comblé de joie le chapitre, qui se voyait enfin vengé de l’affront qu’il avait reçu du conseil supérieur. Il voulut en marquer sa reconnaissance à M. De Belbeuf ; et, le 12 juin, messieurs les chanoines Ruellon et Marescot allèrent remercier ce