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connaître la vérité au roi. « Ce privilége, disait-il en terminant sa lettre, est trop beau, trop précieux à l’église de Rouen, au parlement et à la province, pour que je néglige de vous prier d’engager Sa Majesté à n’y donner aucune atteinte[1]. » Pendant quatre mois entiers, le chapitre avait attendu avec anxiété l’issue de cette affaire, et craignait pour son privilége un coup pareil à celui qui avait atteint le privilége des évêques d’Orléans. Enfin, il fut pleinement rassuré par une seconde lettre de M. Bertin : « J’ay reçu dans son temps, écrivait ce ministre à M. De Miromesnil, la lettre que vous avez pris la peine de m’écrire, concernant l’origine du privilége de saint Romain, et ce qui s’est passé à ce sujet en différentes occasions. Sur le compte que j’ay rendu au roy, de l’attention que votre compagnie a toujours apportée à ce que le privilége de saint Romain n’eût son application que dans des circonstances où l’accusé se trouve plus malheureux que coupable, et qu’il ne peut jamais servir à autoriser les grands crimes en les dérobant à la punition, Sa Majesté m’a chargé de vous mander qu’il ne seroit rien changé à ce qui s’est pratiqué jusqu’à présent, et qu’elle vouloit bien se reposer sur son parlement de Rouen, du soin

  1. Cette lettre, en date du 18 septembre 1766, se trouve dans les Registres secrets du parlement.