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à cette audience, en habit noir, manteau ducal, collet plissé, son épée à son côté, ayant une plume à son chapeau ; auprès de lui était le marquis du Pont-Saint-Pierre, conseiller né au parlement, en habit et manteau noir, collet plissé et une plume sur son chapeau. Tout se passa comme à l’ordinaire. Le chapitre choisit Joseph De Caqueray, écuyer, sieur de Frileuse, gentilhomme verrier, de la paroisse de Boyon (ou Boshyon) du côté de Lyons-la-Forêt. Ce gentilhomme et son frère, Pierre-David De Caqueray, sieur de Gaillonnet, fort jeunes l’un et l’autre, et passionnés pour le plaisir de la chasse, le prenaient souvent sur les terres de leurs voisins et même dans les grains. Plusieurs fois, le sieur Le Vert, fermier à Mont-Rôti, les voyant dans ses blés, leur avait adressé des reproches. Enfin, le 5 septembre 1754, les deux frères y étant retournés encore une fois, et un de leurs chiens furetant dans les grains, le fils Le Vert, qui était là occupé à scier ses blés, avec son père, jeta une pierre à cet animal qu’il estropia et qui se prit aussi-tôt à hurler. Les sieurs De Caqueray lui demandèrent pourquoi il frappait leur chien ; et peut-être cette question fut-elle assaisonnée d’épithètes injurieuses, qui irritèrent le fils Le Vert. Ce jeune homme marcha vers eux, des pierres à la main ; le sieur De Caillonnet le coucha en joue pour le contenir et l’empêcher d’approcher, en lui déclarant que s’il le voyait avancer