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lui donnant les bornes convenables, et de raffermir sur des fondemens solides qu’il ne sauroit tenir que de notre autorité. » Suivait la teneur de l’édit que nous avons, plus baut, fait connaître en substance. Cet édit, ce préambule, durent inspirer de sérieuses inquietudes au chapitre de Rouen sur son privilége. Le roi, en déclarant si expressément qu’il n’appartenait qu’à la puissance souveraine seule de faire grâce et d’user de clémence, semblait annoncer le dessein bien arrêté de reprendre son droit de grâce, en quelques mains qu’il se fut égaré. Déjà, précédemment, les évêques de Laon s’étaient vu enlever par le gouvernement un droit analogue à celui des évêques d’Orléans. En était-ce fait des priviléges de toutes les églises, et celle de Rouen allait-elle aussi perdre le sien, d’autant plus odieux, sans doute, à la couronne, qu’il s’exerçait tous les ans ? On conçoit l’anxiété du chapitre : bientôt, nous verrons ses inquiétudes renaître. Mais nous ne voulons point intervertir l’ordre des faits.

1756.

En 1756, à l’époque de l’Ascension, il n’y avait dans les prisons de Rouen aucun prisonnier à qui l’on pût appliquer le privilége de la fierte, plusieurs criminels qui étaient susceptibles de ce privilège, n’ayant pu être transférés à Rouen assez tôt pour le réclamer. Dans l’imprévision de cet incident, le privilége avait été insinué le 10 mai,