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Mais c’était dans la cathédrale de Rouen et dans l’église de Saint-Godard qu’il fallait aller voir de brillantes représentations du miracle de la gargouille. A Notre-Dame, la chapelle dite du Grand-Saint-Romain, dans le croisillon méridional, était et est encore décorée de deux vitraux peints, donnés par la confrérie de saint Romain. L’un et l’autre représentent des faits de la vie du saint. La gargouille figure dans tous les deux. On la voit aussi dans un vitrail de la chapelle dite le Petit-Saint-Romain, qui est au haut de la basse-nef de droite ; à la porte d’une maison (n°. 29) de la rue Damiette. A Saint-Godard, on admire dans la chapelle de Saint-Pierre (autrefois dédiée à saint Nicolas), à l’extrémité orientale de l’aile gauche, au-dessus de l’autel, un des plus beaux vitraux de France, donné apparemment par une autre confrérie de Saint-Romain, qui avait été instituée pour honorer le tombeau du saint évêque, que cette église possédait alors. Dans ce beau vitrail, resplendissent, reproduits par les plus vives et les plus éclatantes couleurs, les principaux faits de la vie de saint Romain. Le saint paraît dans le parvis d’un temple dédié aux faux dieux ; à son aspect, on voit « s’enfuyr les anemis et les malvèz espéris ». Ailleurs, la Seine débordée menace la ville et va l’inonder. Mais, adjuré par la voix puissante de saint Romain,