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elle prêtait merveilleusement aux effets de la statuaire et de la peinture. Aussi les artistes s’évertuèrent, et nous n’aurions jamais fini si nous voulions indiquer tous les monumens destinés à perpétuer le souvenir et la croyance de ce prodige. A Aulnois, en Brie, dans l’église des Minimes, saint Romain était représenté avec le dragon, sur un sépulcre d’une grande ancienneté[1]. A Rouen, surtout, on ne voyait en tous lieux que saint Romain et son dragon. Un bas-relief de la porte Beauvoisine, aujourd’hui détruite, représentait ce fait merveilleux. Des tapisseries qui ornaient autrefois la cathédrale, et qui, dès 1609, étaient vieilles et usées[2], retraçaient toute l’histoire de saint Romain, et le miracle de la gargouille n’y avait pas été oublié. L’abbaye de Saint-Ouen possédait encore, en 1698, une autre tapisserie fort ancienne dès-lors, où était indiqué l’ancien mode de délivrance du prisonnier. On y voyait la procession passant devant le château, et le bailli délivrant aux chanoines le prisonnier qu’ils avaient choisi[3].

  1. Vie et Miracles de saint Romain, par Pommeraye. Rouen, 1652, in-8o.
  2. Réfutation de la Responce de Denys Bouthillier, page 119.
  3. Requête du bailliage contre le chapitre, en 1698.