Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sept années durant lesquelles Geoffroi-Plantagenet regna, sous le nom de Henri II son fils. Du moins cet usage existait certainement sous Henri II duc de Normandie, qui règna sur cette province depuis 1145 environ jusqu’en 1189. Mais était-ce en vertu d’une charte ? Richard, avoué de Saint-Médard de Soissons, nous dit : « J’ai recouvré ma liberté en vertu d’une immunité de l’église de Rouen, approuvée très-anciennement par les rois et princes, et accordée à cette église, en considération de la glorieuse vierge Marie et du bienheureux saint Romain. »

De quelle nature était ce droit de l’église ? Les chanoines délivraient-ils, chaque année, un prisonnier en vertu d’un titre qui leur en assurât le droit perpétuel ? Le souverain qui, dans un ordre régulier de choses, a seul le droit de faire grâce, s’était-il dessaisi, en leur faveur, de ce droit essentiellement inhérent à sa couronne ; de ce droit incommunicable, comme le dit un écrivain judicieux autant qu’éclairé ? Une dérogation au droit commun ne doit pas se présumer ; mais combien moins la renonciation d’un souverain à ses droits royaux ? Il faudrait qu’elle fût clairement prouvée, et nous sommes loin de là. Trois chanoines ont été entendus dans l’enquête de 1210. Paraît-il qu’ils aient parlé de charte et de miracle ? Richard, avoué de Saint-Médard de Soissons, en dit-il quelque