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chapitre, il témoigna sa reconnaissance à cette compagnie par une donation à l’église de Rouen. L’acte de cette donation est parvenu jusqu’à nous ; c’est le second titre que nous avons annoncé plus haut. Faisons-le connaître, en nous attachant, toutefois, plus au sens qu’aux paroles.

« Qu’il soit notoire à tous, qu’en l’année 1210, moi Richard, chevalier, abbé[1] de Saint-Médard de Soissons, j’étais détenu à Rouen, dans les prisons du roi, et menacé d’une peine capitale. Dieu, par sa miséricorde, a permis qu’en vertu d’un privilège de l’église de Rouen, accordé fort anciennement à cette église par les rois et les princes, en l’honneur de la glorieuse vierge Marie et de saint Romain, j’ai été, à la fête de l’Ascension dernière, désigné par le chapitre de cette église pour recouvrer ma liberté. Mais le gouverneur du château de Rouen, pour le roi Philippe, ayant fait difficulté de me délivrer, le chapitre de Rouen, non sans beaucoup de frais et de démarches, a obtenu du roi Philippe qu’une information serait faite sur ce privilège. Une enquête a eu lieu dans l’église abbatiale de Saint-Ouen, en présence de l’archevêque de Rouen. La possession de l’église de cette ville a été attestée

  1. Abbé veut dire ici avouè, protecteur militaire de l’abbaye. Voyez Ducange, au mot Abbas.