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Saint Romain, immédiatement après son décès (en 638), avait été inhumé dans l’église de saint Godard, où l’on voit encore le souterrain dans lequel était autrefois son tombeau[1]. L’an 1036, le corps du saint fut extrait de ce souterrain, et transporté près de l’église cathédrale, dans une chapelle dédiée sous son vocable, et située dans la rue que, par ce motif, on appelle encore aujourd’hui rue Saint-Romain, quoique la chapelle qui lui a donné ce nom ait, depuis long-tems, cessé d’exister. Mais, à la fin du xie siècle, ou au commencement du xiie, « Guillaume-Bonne-Ame, archevêque de Rouen, transporta solennellement le corps de saint Romain, de cette chapelle dans l’église cathédrale, et le plaça, avec beaucoup de respect, dans une châsse couverte d’or et d’argent et enrichie de pierres précieuses. » C’est Orderic Vital qui nous l’apprend, et, ajoute-t-il, « le prélat ordonna que la fête de ce saint serait célébrée solennellement chaque année, le 10 des calendes de novembre (23 octobre), et que le clergé irait tous les ans, processionnellement, faire une station au tombeau du saint pontife, hors la ville. Tous les fidèles furent avertis de s’y trouver ; attirés par les indulgences attachées à la fête, et par les

  1. Ce tombeau, en jaspe, existe encore et est aujourd’hui enfermé dans le maître autel de l’église de Saint-Romain.