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L’un est rempli d’hypothèses sans probabilité, qu’un style des plus médiocres et des plus incorrects est loin de rendre séduisantes. L’autre, un peu mieux écrit, n’offre aussi que des hypothèses, plus vraisemblables, il est juste de le dire, mais vagues, incomplètes, sans liaison entre elles, et que n’appuie aucun fait puisé dans l’histoire ou dans la liturgie. L’auteur a mal profité des conjectures de quelques écrivains ses devanciers ; encore est-il évident qu’il n’a pas lu tout ce qui avait été précédemment écrit sur cette matière. Rien ne prouve que ce mémoire soit l’ouvrage de M. Le Moine, et nous ne pouvons croire que l’Académie ait couronné une composition qui n’avait pas même le mérite de résumer complètement les notions existant à cette époque sur la question mise au concours.

Osons aussi, quoi qu’en ait dit Froland, offrir, à notre tour, nos conjectures sur ce point depuis si long-tems débattu dans la province. Le lecteur les jugera.

Orderic Vital, comme on l’a vu, ne parle ni du miracle de saint Romain, ni du privilége de l’église de Rouen ; nous allons, maintenant, rapporter un passage de cet auteur, qui fortifie l’argument que nous avons tiré de son silence, et qui, combiné avec d’autres documens, nous paraît jeter du jour sur l’origine du privilége et sur l’époque où il dut commencer.