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repartit, en présence de tous les habitans de Biozat, que si elle ne se feust point amusée à paillarder avec son La Bresle, elle se feust levée assez matin pour venir à la messe. C’était une horrible calomnie, une diffamation atroce contre « une dame qui n’avoit jamais vescu qu’avec toute honnesteté, sans donner soupçon à personne. » M. De Biozat étant alors absent pour un procès de famille, la dame De Biozat se plaignit au sieur De la Bresle, son parent, qui était de part avec elle dans le sanglant outrage qu’elle avait reçu, et qui, comme elle, avait comblé Barbier de bienfaits. La Bresle ayant écrit au curé de le venir trouver, cet homme, audacieux autant qu’ingrat, alla au château de Biozat et accabla d’injures sa bienfaitrice. Il lui reprocha d’avoir écrit à son mignon, afin de le faire tuer, et jura qu’il y donnerait bon ordre. Aussi-tôt, il se rend à Riom où était le sieur De Biozat, et parvient à le faire croire à l’existence d’une intrigue criminelle entre sa femme et La Bresle. Ce mari crédule retourne à Biozat, « se saisit de sa femme, l’enferme dans une chambre de son chasteau, et la contraint d’escrire à La Bresle qu’elle le prioit de la venir trouver pour luy conférer de choses qu’elle ne luy pouvoit escrire. » Bien éloigné de soupçonner un piége, La Bresle partit pour Biozat ; mais, à une lieue et demie environ, il trouva en embuscade le sieur De Biozat, le curé Barbier et quatre autres