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de Rouen, pour lui recommander de « n’avoir aucun esgard aux poursuites et sollicitations que pourroient faire Lespicière et les sieurs De Laschy, ses neveux, coupables, disait-elle, de l’assassinat commis en la personne du sieur D’Alleray. Icelluy D’Alleray (disait-elle) estoit ung gentilhomme de mérite, et qui avoit dignement servy le roy. N’aiéz donc aucun esgard aux poursuites et sollicitations qui vous seront faictes par ses assassins, afin que ces derniers soient renvoyés à la justice, pour juger et ordonner de ce crime ainsy par eux exécuté. » La famille D’Alleray avait agi aussi auprès de M. Le Jumel, procureur-général, qui, épousant ses intérêts, entreprit de faire exclure le sieur Lespicière, en vertu de la règle admise précédemment, qui semblait ne permettre d’accorder la fierte qu’aux prisonniers écroués avant l’insinuation du privilège (Lespicière ne l’avait été que depuis). De son chef, M. Le Jumel envoya, deux jours avant l’Ascension, des huissiers dans les diverses prisons de Rouen, demander aux concierges les listes des prisonniers écroués depuis l’insinuation du privilège. Il avait Démêlés, « ce envoyé aussi au Vieux-Palais. M. Du Mesnil Bauquemare, gouverneur de ce château, en porta plainte au premier président ( M. De Faucon, premier du nom), qui, le lendemain, demanda au procureur-général des explications sur ces démarches faites sans que le parlement eut été consulté. Le procureur-